
Sur le périphérique parisien, une voie réservée au covoiturage, aux bus et taxis, entrera en vigueur le 3 mars. Les boîtiers ont été implantés dès 2023 dans l’optique des JO et de nouveaux équipements, installés sur l’A13 et l’A1, seront opérationnels en mars. Les premiers PV tomberont début mai.
Une voie réservée au covoiturage et aux transports en commun, héritage des voies olympiques, entrera en vigueur le 3 mars sur le périphérique parisien et une partie des autoroutes A1 et A13, en semaine aux heures de pointe, a annoncé le premier adjoint à la maire de Paris. A compter de cette date, seuls les véhicules avec au moins deux passagers (sauf les poids lourds), les transports collectifs, taxis, véhicules de secours et personnes à mobilité réduite pourront circuler sur cette voie du lundi au vendredi, de 7h00 à 10h30 et de 16h00 à 20h00.
David Belliard, adjoint écologiste chargé des mobilités à Paris : « Nous souhaitons diminuer le nombre de voitures en circulation en optimisant leur taux de remplissage afin de réduire le bruit et la pollution de l’air »
Dan Lert, adjoint écologiste chargé de la transition écologique : « Le périphérique est l’autoroute urbaine la plus fréquentée d’Europe et c’est un véritable scandale sanitaire. Le demi-million d’habitants qui vivent de part et d’autre de cette [voie] sont exposés à des niveaux de pollution encore bien trop importants avec 30 % d’asthme en plus chez les enfants »
Geoffroy Boulard (LR), coprésident d’Union Capital : « On doit pouvoir stopper cette expérimentation si peu consensuelle si son bilan s’avère négatif ... un bilan exhaustif sous trois mois sur un périmètre élargi à l’ensemble des itinéraires de report. 80 % des personnes consultées étaient contre et nous dénonçons l’absence d’étude d’impact objective, exhaustive et précise »
Une intelligence artificielle a été développée pour assurer les contrôles des voies. La détection d'une personne en infraction permettra de diffuser un message sur les panneaux l'invitant à changer de voie. Les contrôles seront ensuite effectués par vidéo-verbalisation. Des bornes installées le long du parcours prendront des photos du véhicule de face, à l'arrière et sur le côté, permettant d'évaluer le nombre de passagers, puis les clichés seront analysés par des agents de la police municipale. Au départ, aucune contravention ne sera effectuée, mais à partir du 1er mai, les premières amendes d'un montant de 135 euros pourront tomber. Mais l’expérimentation suscite le scepticisme, voire la colère de l’opposition municipale. Dans un courrier adressé jeudi à la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (Les Républicains, LR), redit sa crainte d’embouteillages massifs en petite couronne.
Lyon a franchi le pas en août dernier avec la mise en service des deux radars thermiques installés sur la M7 (ex A7) à l’entrée de la presqu’île. Selon le bilan dressé par la métropole du Grand Lyon, la mesure ne s’est pas traduite par un "tsunami'" de PV. En cinq mois, les radars covoiturage lyonnais se sont déclenchés à 1 600 reprises. Après un contrôle humain des clichés (systématique pour éviter les erreurs), ils ne se sont traduits que par l’envoi de 900 PV. Les observateurs de la circulation notent en tout cas que le taux de respect de la voie dédiée est passé de 30 % seulement avant la mise en service des radars à 70 % après.
PHOTO : Une voie réservée au covoiturage va être mise en place sur l'essentiel du périphérique parisien à partir de début mars. • © France Télévisions
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