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Viols sur un détenu à la Prison de la Santé : le surveillant pénitentiaire condamné à sept ans de prison


Un surveillant pénitentiaire de 54 ans a été condamné à sept ans de prison pour le viol et l’agression sexuelle d’un détenu à la prison de la Santé à Paris en 2022.


C’était parole contre parole. Vendredi 21 mars 2025, la cour criminelle de Paris a rendu son verdict concernant Philippe N. L’agent pénitentiaire de 54 ans était jugé depuis mercredi pour des viols commis sur un détenu de la prison de la Santé durant l’été 2022. Il a été condamné à sept ans de prison, avec mandat de dépôt différé. D’un côté, un récit glaçant de la victime, un jeune détenu de 27 ans au moment des faits purgeait un total de 30 mois pour plusieurs affaires (violences conjugales, infractions routières, violence sur mineur de moins de 15 ans et vol aggravé.). Ce dernier a dénoncé des fellations que lui pratiquait l’accusé "Il raconte que le surveillant lui a fait subir des fellations dans son bureau en échange de tabac.". Ces abus sexuels auraient eu lieu quasi quotidiennement dans le bureau de l’officier pendant plusieurs semaines. Philippe N. aurait aussi tenu à plusieurs reprises des propos à connotation sexuelle. Lors de son audition, la victime avait déclaré avoir été traumatisée par ces violences sexuelles. De l’autre côté du prétoire, Philippe N. a nié en bloc avoir eu la moindre relation sexuelle avec le jeune prisonnier. Selon l’accusé, il pourrait s’agir d’une vengeance exercée par le détenu, car il lui avait saisi un téléphone dans sa cellule. L’accusé a fait appel après cette condamnation. 


L’avocat général : « le détenu a fait les mêmes déclarations à tout le monde ... On n’invente pas tous ces détails »


Le surveillant pénitentiaire : « Je suis innocent, je n’ai rien à me reprocher ...

 Je crois fermement en la justice, je vous fais confiance »


Me Simon Clémenceau : « Les faits ne sont ni précis, ni circonstanciés, ni corroborés ... sur la base d'hypothèses, de débuts d'hypothèses


La défense a plaidé l’acquittement, invoquant une manipulation du détenu, qui aurait agi par vengeance après la saisie d’un téléphone ou pour tenter d’obtenir un aménagement de peine. Une thèse que la cour a écartée, soulignant la constance des déclarations du détenu malgré sa toxicomanie et sa propension utilitariste au mensonge, selon les termes du jugement. La cour a également pris en compte des éléments aggravants : le prévenu avait déjà fait l’objet de poursuites disciplinaires dans le passé, pour des faits d’attouchements, d’exhibition ou de harcèlement sexuel.


Ses avocats, Léa Dordilly et Simon Clémenceau, ont regretté un jugement fondé, selon eux, sur l’impossibilité d’écarter l’hypothèse de la culpabilité, et annoncé que leur client ferait appel.

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