top of page

Qui est Abou Mohammad al-Jolani, le chef de la coalition qui a renversé Bachar al-Assad en Syrie ?


Abou Mohammad al-Jolani, le chef islamiste de la coalition rebelle à l'origine d'une offensive fulgurante en Syrie qui a provoqué selon ses combattants la chute dimanche 8 décembre du président Bachar al-Assad. Joulani a combattu en Irak au sein du groupe terroriste al-Qaïda après l'invasion américaine en 2003. Il est ensuite rentré en Syrie lors de la révolte contre Bachar al-Assad en 2011 et créé le Front al-Nosra.


Né en 1982, Ahmed al-Chareh, vrai nom de Jolani, a grandi à Mazzé, un quartier cossu de Damas, dans une famille aisée. Et il a commencé des études de médecine. Dans la foulée de l'offensive rebelle lancée le 27 novembre, Abou Mohammad al-Jolani a commencé à signer de son vrai nom. Après l'invasion américaine de l'Irak en 2003, il part combattre dans ce pays voisin de la Syrie, où il rejoint le groupe al-Qaïda en Irak d'Abou Moussab al-Zarqawi avant d'être emprisonné durant cinq ans. Après le début de la révolte contre Bachar al-Assad en 2011, il rejoint son pays natal pour y fonder le Front al-Nosra, qui deviendra HTS. En 2013, il refuse d'être adoubé par Abou Bakr al Baghdadi, futur chef de l'EI, et lui préfère l'émir d'al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri. Réaliste selon ses partisans, opportuniste selon ses adversaires, il affirme en 2015 ne pas avoir l'intention de lancer des attaques contre l'Occident, contrairement à l'EI.


Abou Mohamed al-Joulani le 6 décembre : « le but de la révolution, c'est de renverser ce régime. Nous avons le droit d'utiliser tous les moyens nécessaires pour l'atteindre. »


Thomas Pierret, spécialiste de l'islamisme en Syrie et chercheur au CNRS : « En 2014, il a été au sommet de sa radicalité pour s'imposer face à la frange radicale de la rébellion et de l'organisation (jihadiste) État islamique, pour ensuite modérer ses propos »


Grand, une barbe noire et l'œil vif, M. Jolani a abandonné progressivement le turban des djihadistes dont il se coiffait au début de la guerre en 2011 pour un uniforme militaire et parfois pour un costume civil. Depuis la rupture avec al-Qaïda en 2016, il tente de lisser son image et de présenter un visage plus modéré, sans trop convaincre les analystes ou encore les chancelleries occidentales qui classent HTS comme un groupe terroriste. En 2021, il a expliqué dans une interview à la chaîne publique américaine PBS, que son nom de guerre, Abou Mohammed al-Jolani, était une référence à ses origines familiales dans les hauteurs du Golan (al-Jolan en arabe).


En 2017, Joulani ordonne une fusion de HTS auprès des rebelles radicaux du nord de la Syrie. Concrètement, une administration civile est mise en place et son mouvement tend la main aux chrétiens situés dans la province d'Idleb contrôlée depuis deux ans par ses hommes. HTS est accusé d'avoir mené des exactions qualifiées de crimes de guerre par l'ONU.

Comments


bottom of page