
Suivie par près de 350 000 personnes, l'influenceuse franco-algérienne Sofia Benlemmane, poursuivie pour "menaces de mort" sur les réseaux sociaux était jugée ce mardi en correctionnelle à Lyon dans un contexte de tensions entre Alger et Paris.
Début janvier, Sofia Benlemmane et trois influenceurs algériens avaient été interpellés dans l'Hexagone pour avoir mis en ligne des propos haineux, tout en appelant à des actes violents notamment contre des opposants au régime algérien. L'influenceuse avait depuis été placée sous contrôle judiciaire. 1 an avec sursis, 240 heures de travaux d'intérêt général et un banissement de 6 mois des réseaux sociaux. Ce sont les réquisitions du parquet contre Sofia Benlemmane, jugée pour menaces de mort ce mardi 18 mars devant le tribunal correctionnel de Lyon.
Sofia Benlemmane : «J’ai décidé de ne pas me cacher. Les médias ont décidé de me diaboliser, ils m’ont présentée comme ça donc je suis venue comme ça. En aucun cas je n'avais l'intention de passer à l'acte. Les mots ont dépassé ma pensée. Sans le contexte politique du moment, elle ne se serait jamais retrouvée devant un tribunal correctionnel »
Me Frédéric Lalliard, son avocat : « On est vraiment dans des conversations spontanées qui parfois vont au-delà du raisonnable, mais qui, en tout état de cause, n'ont aucun lien idéologique avec quelque gouvernement qu'il soit, avec quelque volonté de la part de Mme Benlemmane d'insulter, de salir des communautés, d'autres communautés ou d'autres races ... On lui prête une puissance intellectuelle, idéologique, et une influence qui ne sont pas les siennes »
Suivie sur TikTok et Facebook par plus de 350.000 personnes, cette femme sans emploi de 54 ans s'est expliquée sur des propos tenus dans des vidéos, dont une où elle insulte en direct une autre femme en lui lançant "nique ta mère toi et ta France", "j'espère que tu seras tuée, j'espère qu'ils vont te tuer".À l'audience, où elle s'est présentée vêtue d'un t-shirt aux couleurs de l'Algérie, elle s'est justifiée en invoquant une "expression, une façon de parler".Cette ancienne joueuse de football avait déjà fait parler d'elle en 2001. La justice l'avait condamnée à sept mois de prison avec sursis et trois ans d'interdiction de stade pour avoir pénétré sur la pelouse du Stade de France avec un drapeau algérien lors d'un match amical France-Algérie.
Si cette femme s'est opposée fermement au pouvoir en place à Alger il y a quelques années, son discours a depuis radicalement changé. Aujourd'hui, elle affiche un soutien au gouvernement actuel. La décision a té mise en délibéré au 15 avril.
PHOTO : AFP / Alex MARTIN
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