L’ex-chef de l’État est attendu au tribunal ce lundi pour répondre, aux côtés de trois anciens ministres, d’accusations de financement illégal de sa campagne de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi
Le procès du possible financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 s’ouvre lundi au tribunal correctionnel de Paris, avec en tête d'affiche, Nicolas Sarkozy, 69 ans. Jugé jusqu'au 10 avril pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, il encourt 10 ans de prison et 375.000 euros d'amende, ainsi qu'une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu'à 5 ans. Pour la première fois, l'ex-chef de l'État comparaîtra avec un casier, trois semaines après avoir été définitivement condamné pour corruption, dans l'affaire des écoutes, à un an de prison ferme sous bracelet électronique. Il doit être convoqué prochainement devant un juge pour en déterminer les modalités.
Me Christophe Ingrain, son avocat : « Il va combattre la construction artificielle imaginée par l'accusation. Il n'y a aucun financement libyen de la campagne »
L'ancien président, 69 ans, sera présent pour l'ouverture de son procès à 13 h 30, assure son entourage, le disant "combatif" et "déterminé" à prouver son innocence face à ce qu'il a toujours qualifié de "fable". Il est accusé d'avoir passé fin 2005, notamment avec l'aide de ses très proches Brice Hortefeux et Claude Guéant, un "pacte de corruption" avec le richissime dictateur libyen tombé en 2011, pour qu'il "soutienne" financièrement son accession à l'Élysée. Les audiences auront lieu les lundi, mercredi et jeudi après-midi, jusqu'au 10 avril. Nicolas Sarkozy sera selon son entourage présent à chaque audience pendant le premier mois, consacré aux soupçons de financement. Des volets annexes seront abordés les semaines suivantes.
L’accusation n’a pas pu établir un montant total exact du financement présumé. Mais après 10 ans d’enquête, un "faisceau d’indices" a convaincu les juges d’instruction de l’existence de ce soutien financier. Les magistrats se sont notamment appuyés sur les déclarations de sept anciens dignitaires libyens, les déplacements discrets en Libye de Claude Guéant et Brice Hortefeux, des virements suspects ou les carnets de l’ex-ministre libyen du Pétrole Choukri Ghanem, retrouvé noyé dans le Danube en 2012. Parmi les 12 hommes convoqués à partir de lundi, Brice Hortefeux, Claude Guéant ou Éric Woerth. D’autres noms connus, comme ceux de l’homme d’affaires franco-algérien Alexandre Djouhri et du Franco-Libanais Ziad Takieddine − aujourd’hui en fuite au Liban− figurent également parmi la liste des prévenus.
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