
La région parisienne face à un défi hydrique majeur : des sécheresses sévères à prévoir d’ici 2050, selon l’OCDE
La région parisienne, qui concentre 19 % de la population française et un tiers de l’activité économique du pays, est de plus en plus vulnérable aux pénuries d’eau. Selon un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les sécheresses pourraient devenir plus fréquentes et plus intenses après 2050, avec des répercussions économiques estimées à 2,5 milliards d’euros. Cette situation est exacerbée par le réchauffement climatique, qui accélère l’assèchement des sols et réduit la recharge des nappes phréatiques.
L'OCDE : « Jusqu’à présent, la région s’était montrée résiliente grâce à un solide réseau d’infrastructures fluviales qui jouent un rôle crucial dans le maintien des niveaux d’eau et garantissent l’approvisionnement en eau potable et en eau à usage industriel, agricole et énergétique lorsque les ressources en eau se raréfient ... un épisode de sécheresse majeur pourrait gravement perturber les activités économiques »
Sophie Lavaud, rédactrice du rapport : « On sait qu'on va être plus exposés mais on n'a pas quantifié la vulnérabilité des activités ou des populations ... la confiance placée par les autorités dans les lacs réservoirs, qui alimentent les fleuves à hauteur de 70% lors des périodes d’étiage »
Les habitants des grandes villes sont particulièrement vulnérables au manque d'eau du fait de l'imperméabilisation de leurs sols qui réduit la capacité des nappes souterraines à se recharger, tandis que la hausse des températures aggrave le phénomène des îlots de chaleur. Ces tendances sont amplifiées par le réchauffement climatique, qui assèche les sols plus rapidement, fait chuter le niveau des nappes phréatiques à des seuils critiques et favorise l'alternance d'épisodes de sécheresses prolongées et de pluies torrentielles. Longtemps perçue comme bien pourvue en ressources hydriques, l'Île-de-France a subi une augmentation des températures moyennes de 2°C depuis 1990 et le réchauffement climatique augmente la probabilité de sécheresses sévères dans la région.
Les auteurs préconisent de réduire les prélèvements d’eau, même s’ils reconnaissent que la marge de manoeuvre est faible, l’Île-de-France étant déjà bonne élève. Ils recommandent aussi "une solide évaluation des risques" de sécheresse à l’aune du changement climatique pour mettre en place une stratégie après 2030, ou encore d’allouer la ressource en eau en fonction des besoins de chaque usager.
PHOTO : Des passants se rafraîchissent avec des brumisateurs d'eau à côté de la Tour Eiffel à Paris, le 29 juillet 2024 - afp.com/Luis TATO
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