L'Inde ordonne l'expulsion de tous ses ressortissants pakistanais après un attentat au Cachemire
- MD SHOW
- il y a 4 jours
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Après l'attentat qui a causé la mort de 26 civils au Cachemire indien mardi et dont New Delhi impute la responsabilité à Islamabad, les autorités indiennes et pakistanaises ont engagé un bras de fer diplomatique.
À l’issue de la réunion du Comité du cabinet sur la sécurité qui s’est rassemblé jeudi 24 avril en début d’après-midi, le ministère des Affaires étrangères indien a ordonné à tous les citoyens du Pakistan, à l’exception des diplomates, de quitter son territoire "avant l’expiration de leurs visas". Une date fixée au 27 avril pour les visas ordinaires et au 29 avril pour les visas médicaux, précise l’AFP. Le premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a déclaré, jeudi 24 avril, que le Pakistan allait fermer sa frontière et son espace aérien à l’Inde. M. Sharif a dirigé une rare réunion du comité de sécurité nationale de haut niveau après que l’Inde a accusé son voisin de soutenir le "terrorisme transfrontalier", deux jours après un attentat au Cachemire au cours duquel 25 ressortissants indiens et 1 Népalais ont été tués.
Le ministère des Affaires étrangères indien : « Tous les citoyens pakistanais actuellement en Inde doivent quitter l'Inde avant l'expiration de leurs visas »
Rajnath Singh, le ministre de la défense indien : « Nous ne nous contenterons pas d’atteindre les personnes qui ont perpétré l’attaque. Nous nous attaquerons également à ceux qui ont planifié cet acte dans l’ombre, sur notre sol. »
Le gouvernement : « Les ressortissants indiens se trouvant actuellement au Pakistan ont 48 heures pour quitter le pays »
La veille, New Delhi avait déjà fait fermer le seul point de passage terrestre entre les deux pays, situé au Pendjab. Il a aussi suspendu le traité qui partage les eaux du fleuve Indus entre les deux États depuis 1960 "jusqu’à ce que le Pakistan renonce de manière crédible et irrévocable à son soutien au terrorisme transfrontalier". De nombreux diplomates et attachés de la défense ont également été renvoyés. Et la réponse d’Islamabad n’a pas tardé. Le gouvernement a annoncé qu’il prendrait des "mesures fermes" contre toute "menace indienne", assurant notamment que toute tentative par son voisin de réduire son approvisionnement en eau du fleuve Indus serait considérée comme un "acte de guerre". Le fleuve, qui prend sa source dans les montagnes de l'Himalaya et traverse le Cachemire avant de couler tout le long du Pakistan, irrigue 80% de l'agriculture pakistanaise et alimente les centrales hydrauliques du pays. Le Cachemire a été partagé lors des indépendances de l'Inde et du Pakistan en 1947, mais les deux pays continuent depuis à réclamer la souveraineté de l'ensemble du territoire. Depuis 1989, les combats entre l'insurrection séparatiste et les troupes indiennes ont fait des dizaines de milliers de morts dans la région. Jeudi encore, un soldat indien a été tué lors d'un accrochage survenu à Basantgarh, a rapporté l'armée indienne.
Mardi, au moins trois tireurs, selon la police indienne, ont ouvert le feu sur des touristes dans la ville de Pahalgam, située sur les contreforts de l'Himalaya, tuant 25 Indiens et un Népalais. Cette attaque est la plus meurtrière visant des civils menée depuis 2000 dans ce territoire indien à majorité musulmane. Le Pakistan a nié toute responsabilité dans l'attentat. Dès mercredi pourtant, le gouvernement hindou de New Delhi a ouvert le bal des sanctions en dévoilant une première série de représailles diplomatiques contre Islamabad. La police du Cachemire indien a diffusé jeudi trois avis de recherche pour trois assaillants présumés "impliqués" dans l’attaque et promis une récompense pour toute information permettant leur capture. Selon les avis, deux des suspects sont d’origine pakistanaise. Ils ne précisent pas comment les trois hommes ont été identifiés.
PHOTO : ©EPA
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