
Des responsables de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan ont déclaré, indépendamment jeudi, s'être mis d'accord sur le texte d'un traité de paix pour mettre fin à près de quatre décennies de conflit.
C'est un événement historique. Après plus de 30 ans de conflits et de tensions, notamment au sujet du Haut-Karabakh. À l'issue de l'offensive azerbaïdjanaise de septembre 2023, Bakou a repris le contrôle total du Karabakh, ce qui a poussé à l'exode la totalité de sa population ethniquement arménienne, plus de 100 000 personnes. Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a précisé qu'il s'agit d' "un texte de compromis, comme un accord de paix doit l'être". Les négociations duraient depuis bientôt cinq ans et avaient permis de résoudre un à un les différends dont la délimitation des frontières reste, semble-t-il, une délicate question en suspens.
Jeïhoun Baïramov, le ministre azerbaïdjanais des affaires étrangères : « Le processus de négociations sur le texte de l’accord de paix avec l’Arménie a été conclu ... l'Arménie (avait) accepté les propositions de l'Azerbaïdjan sur les deux articles du traité de paix »
Emmanuel Macron, le président français : « Plus rien ne s'oppose désormais à la signature d'un traité de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, qui doit ouvrir la voie à une paix durable dans le Sud-Caucase »
Les deux pays se sont combattus dans deux guerres, l’une à la chute de l’URSS remportée par l’Arménie et l’autre en 2020 remportée par l’Azerbaïdjan. Les deux conflits visaient le contrôle de la région azerbaïdjanaise du Karabakh. Les forces azerbaïdjanaises l’ont finalement reprise dans sa totalité aux séparatistes arméniens en septembre 2023, après une offensive militaire éclair. Les Arméniens et Azerbaïdjanais se sont aussi opposés dans une multitude d’affrontements transfrontaliers depuis leur indépendance de l’URSS en 1991. La Russie, l’UE, les États-Unis ont tous, à divers moments, participé à des efforts de médiation. Les négociations bilatérales durent depuis des années, et ont été marquées par des périodes d’avancées mais aussi de tensions.
L'Azerbaïdjan, plus riche et mieux armé que sa voisine grâce à sa manne pétrolière et à son alliance avec la Turquie, attend désormais que l'Arménie amende sa Constitution qui fait référence à sa déclaration d'indépendance, un document mentionnant les vues d'Erevan sur le Karabakh.
PHOTO : Ilham Aliyev, président de l'Azerbaïdjan, et Nikol Pashinyan, premier ministre arménien - Tous droits réservés Vladimir Smirnov/Sputnik
Comentarios