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Goma : Makenga et la SADC scellent un accord sur le départ de la SAMIDRC


Alors que le conflit entre les insurgés et le gouvernement congolais se poursuit, les rebelles du M23 qui contrôlent des zones clés de l'est du Congo, ont accepté un cessez-le-feu vendredi avec les forces de maintien de la paix de la coalition africaine qui ont annoncé leur retrait.


Une réunion s’est tenue ce vendredi 28 mars à l’Hôtel Serena de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, entre les chefs d’état-major des forces de défense de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la direction de l’Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars (AFC/M23). Cette rencontre avait pour objectif de discuter des modalités du retrait immédiat de la force régionale de la SADC, la SAMIDRC, de la ville de Goma. Étaient présents à cette réunion le général Rudzani Maphwanya, chef de la force de défense nationale sud-africaine, le lieutenant-général Geoffrey C. Zyeele, commandant de l’armée zambienne, le major-général Saiford Kalisha, représentant du Malawi, et le major-général Ibrahim Michael Mhona, représentant de la Tanzanie. Le directeur de l’Organe politique, défense et sécurité de la SADC, le professeur Kula I. Theletsane, a également participé aux discussions, aux côtés du major-général Sultani Makenga, coordinateur militaire de l’AFC/M23, du brigadier-général Bernard Byamungu, ainsi que du gouverneur du Nord-Kivu (désigné par la rébellion), Bahati Musanga Erasto. Les deux parties ont réaffirmé leurs engagements en faveur d’un cessez-le-feu et d’un retrait sans condition de la SAMIDRC. L’AFC/M23 a accepté de faciliter le départ immédiat des troupes de la SADC avec leurs armes et équipements, tout en laissant sur place les armes et matériels des FARDC actuellement en leur possession. Le mouvement rebelle devra également coordonner la liberté de mouvement de la SAMIDRC dans le cadre des préparatifs de ce retrait, selon les principes convenus.


Lawrence Kanyuka, le porte-parole du M23 : « La SADC a décidé de nous accompagner à la réparation de l'aéroport de Goma pour que cet aéroport s'ouvre au plus vite, afin que le retrait des troupes de SAMIRDC se fasse dans un bref délai ... Nous remercions la SADC d'avoir compris qu'il n'y a pas de solution militaire à ce conflit. Ils sont venus aujourd'hui et nous avons parlé de dialogue »


La mission de la SADC faisait partie d'une myriade de forces opérant dans cette région riche en minerais et en proie à des décennies de violence armée. Il s'agit de soldats du gouvernement congolais, de mercenaires étrangers, d'une force de maintien de la paix des Nations unies et de plus d'une centaine de groupes qui se battent pour le pouvoir, la terre et les précieuses ressources minérales. D'autres tentent de défendre leurs communautés. Certains groupes armés ont été accusés de massacres visant des groupes ethniques Les rebelles du M23 sont soutenus par environ 4 000 soldats du Rwanda voisin, selon les experts de l'ONU, et ont parfois promis de marcher jusqu'à la capitale du Congo, Kinshasa, à plus de 1 000 km de là. Le Rwanda a rejeté les accusations, y compris celles du gouvernement congolais et des experts de l'ONU, selon lesquelles il soutient le M23 dans l'est du Congo, une région qui connaît actuellement l'une des plus graves crises humanitaires au monde avec plus de 7 millions de personnes déplacées.


Le M23, qui avait repris les armes en 2021 contre le gouvernement central, a profité de cette période pour lancer une offensive d’envergure. Résultat : la prise de Goma fin janvier, suivie de Bukavu deux semaines plus tard, deux villes clés des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Face à cette avancée, la force régionale n’a pas réussi à tenir ses positions, laissant place à un vide militaire préoccupant.


PHOTO : Sultani Makenga et les responsables de la SADC

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