Le panafricaniste béninois et militant anticolonialiste Kemi Seba se porte officiellement candidat à la présidentielle béninoise.
Dans une vidéo d’une dizaine de minutes diffusée dans l’après-midi du 05 Janvier sur ses réseaux sociaux, le président de l’ONG Urgences Panafricanistes a annoncé son intention de briguer la magistrature suprême du pays , dressant un bilan très sombre de la gouvernance du président Patrice Talon. Pour que sa candidature soit officielle, Kemi Seba doit, selon le Code électoral, recueillir 15 % des parrainages de l’ensemble des maires et députés, déposer une caution de 25 millions de francs CFA (380 000 €).
Kémi Séba : « J’ai décidé d’accepter vos demandes incessantes visant à me pousser à être candidat à la présidence du Bénin ... Le Bénin connaît une crise sociale sans précédent (…)qui favorise les plus riches pendant que la quasi-totalité du peuple vit dans des conditions qui dépassent l’entendement ... Les entreprises françaises contrôlent massivement l’économie béninoise, inutile de préciser qu’elles sont exonérées pour la plupart, de nombreuses taxes, luxe dont ne peuvent pas se prévaloir les entreprises béninoises qui elles, sont surtaxées... La première option sera que le parti d’opposition Les Démocrates de l’ancien président Boni Yayi, nous porte candidat à l’élection présidentielle de 2026, car c’est le seul parti politique de l’opposition qui a le nombre de parrainages suffisant pour accéder aux élections ... La dernière option, certains diront peut-être, la plus importante, c’est une triangulation des forces appelée l’Opération Jéricho qui s’appuiera sur une base tripartite. Une logique de mobilisation, de contestation populaire, et une prise de responsabilité de ceux qui sont habilités dans le pays à faire basculer les choses pour que le peuple puisse reprendre le pouvoir ... Le Bénin libre ou la mort, nous vaincrons »
En se lançant officiellement dans la course à la présidentielle, Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, marque une nouvelle étape dans son parcours. Né en 1982 à Strasbourg, il se fait connaître au début des années 2000 à travers son mouvement Tribu Ka, dissous en 2006 par la justice française pour violences, menaces, antisémitisme et incitation à la haine raciale. Depuis, il mène une charge constante contre les pays occidentaux, en premier lieu la France. Adepte des coups d’éclat, il fait polémique en brûlant, en 2017, un billet de 5 000 francs CFA, symbole du néocolonialisme, selon lui. Son discours rencontre une large audience en ligne sur le continent et dans les diasporas africaines. Il cumule plus de 1,3 million d’abonnés sur Facebook, 340 000 sur TikTok ou encore 290 000 sur X. Ses prises de position lui ont valu d’être interpellé, expulsé ou refoulé de plusieurs pays ces dernières années, notamment de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Guinée. Sa relation avec la France s’est tendue, jusqu’à ce qu’il soit déchu de sa nationalité française, en juillet 2024. Depuis 2020, il est devenu un fervent défenseur des pays sahéliens, Mali, Burkina Faso et Niger.
Selon le code électoral, les candidats à l’élection présidentielle doivent nécessairement être présentés par un parti politique. Les candidatures indépendantes ne sont plus admises et les candidats doivent être parrainés par au moins 28 élus, des députés ou des maires ou encore députés et maires à la fois.
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