L'Union européenne (UE) a entamé le premier chapitre des pourparlers d'adhésion avec l'Albanie, une étape qualifiée de moment "historique" dans l'avancée vers une possible adhésion de ce pays, selon le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, Peter Szijjarto.
La conférence d'adhésion de mardi est la deuxième organisée entre l'UE et l'Albanie depuis que celle-ci est devenue un pays candidat en 2014. Elle permettra à Bruxelles d'examiner les "fondamentaux" de l'adhésion, notamment la manière dont le pays s'aligne sur les droits de l'Homme, l'État de droit et le fonctionnement des institutions démocratiques. Les discussions sur ces questions se poursuivront jusqu'à la toute fin des négociations d'adhésion, et les progrès réalisés dans la mise en œuvre des exigences de Bruxelles détermineront le rythme général du processus. Les négociations ont été approuvées par les ambassadeurs de l'UE fin septembre, après que l'Albanie a été dissociée de la Macédoine du Nord voisine dans sa demande d'adhésion, au milieu de ce qui est considéré comme une résurgence des tensions entre le gouvernement nationaliste de Skopje et ses voisins de l'UE.
Edi Rama, le Premier ministre albanais :« Nous sommes très engagés vis-à-vis de l’adhésion à l’Union européenne. […] Nous serons rapides [dans la mise en œuvre des réformes, ndlr] afin de s’assurer que cette fenêtre d’opportunité ne se refermera pas sans que nous ayons adhéré à l’UE »
Ces négociations s’ouvrent alors que le chef de l’exécutif albanais fait face à des protestations croissantes à l’intérieur de son pays. Des affrontements avec la police ont éclaté à Tirana la semaine dernière, lors d’une manifestation de l’opposition réclamant la démission du gouvernement socialiste d’Edi Rama. Edi Rama est accusé d’usurpation du système judiciaire par l’opposition de droite (Parti démocratique), qui dénoncent l’abus de pouvoir dont fait preuve le Premier ministre pour écarter ses opposants et rester à la tête du gouvernement. La tension est montée d’un cran après la condamnation pour diffamation et l’emprisonnement d’Ervin Salianji, député du Parti démocratique, jugé coupable de “faux témoignages” dans une affaire de trafic de drogue visant le frère d’un député socialiste.
À Bruxelles, le Premier ministre albanais reste une référence dans les Balkans occidentaux, car les fonctionnaires de l'UE cherchent à donner un nouvel élan à la politique d'élargissement de l'UE, qui a été parachutée au sommet de l'agenda politique à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
PHOTO : Le Premier ministre albanais, Edi Rama, gouverne depuis 2013 et supervise la consolidation de son pays en tant que principal pays candidat à l’UE - Crédits : Conseil de l’UE
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