
L’imam avait comparu le 13 janvier devant la juridiction de Seine-et-Marne. À cette audience, il s’était défendu de toute sympathie terroriste, en dénonçant la colonisation des territoires palestiniens
Abdourahmane Ridouane, l'imam de la mosquée de Pessac, en voie d’expulsion depuis l’été dernier, a été condamné lundi à quatre mois de prison avec sursis pour "apologie du terrorisme". Le tribunal judiciaire de Meaux, en Seine-et-Marne, où Abdourahmane Ridouane avait passé 90 jours dans un centre de rétention administrative l’an dernier, l’a également condamné à deux ans d’interdiction de territoire français, avec inscription au fichier des auteurs d’infractions terroristes. Son avocat a d’ores et déjà fait appel du jugement.
Abdourahmane Ridouane : « Nous avons interjeté appel directement car cette décision est juste scandaleuse ... C’est une honte pour la justice. Le 13 janvier, nous avons démontré qu’il n’y avait aucune intention de faire l'apologie du terrorisme. À chaque attentat en France, et ailleurs, j’ai toujours condamné en prenant ma plume. Cette condamnation est une réponse à une injonction politique ... La séparation des pouvoirs est violée de manière flagrante. Et l’Etat de droit est en train de partir à la dérive. »
Maître Sefen Guez Guez, son avocat :« Une procédure-bâillon fondée sur des propos datant de plusieurs mois et qui visait à empêcher la remise en liberté ... déjà privé de ses proches depuis le 08 août 2024 et loin de la mosquée de Pessac qu'il a fondée Pour empêcher sa sortie, le ministre de l’Intérieur a fait un signalement le 28 octobre dernier de propos qui relèveraient, selon lui, de l'apologie d'acte de terrorisme »
Les autorités lui reprochaient des propos ou prises de position ( tenus ou relayés sur les réseaux sociaux ) accusant la France de pratiquer une "islamophobie d'État". Il aurait aussi "justifié des actes terroristes" et "provoqué à la discrimination ou à la haine envers les pays occidentaux, l'État d'Israël ainsi que l'ensemble des personnes de religion juive". En cause, des messages "légitimant" l'attaque perpétrée le 7 octobre 2023 par le Hamas contre Israël, ou saluant la mémoire de son ex-chef, Ismaïl Haniyeh, après son assassinat le 31 juillet à Téhéran.
Installé dans la région bordelaise depuis 35 ans, Abdourahmane Ridouane est aussi sous le coup d'une procédure administrative d'expulsion des derniers mois. Après trois mois de rétention administrative en Seine-et Marne, l'imam est, depuis novembre, assigné à résidence en Gironde avec obligation de pointer trois fois par jour au commissariat.
PHOTO : L'imam de Pessac Abdourahmane Ridouane. Capture d'écran Youtube
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